(Les bois...)
(Les bois)
Les bois ont des douceurs de cimes
Bleuâtres comms sont les nues;
Sur le banc où nous nous assîmes
Tombe l'ombre des branches nues.
La source mollement s'étire
Au ras des pentes défleuries,
Avec le pli las d'un sourire
Sur des lèvres endolories.
Nulle voûte d'or et nul porche
Triomphant qui s'ouvre et s'allume.
Flamme de cierge, âme des torches
Et léthargique encens qui fume.
Brume des brumeuses fontaines,
Avec des gestes de mystère,
Disparaissent les formes vaines
Des rêves qui nous enchantèrent.
O mon songe triste...! qu'il dorme
Sans plus errer, pauvre âme en peine,
Sous les rameaux noueux des cormes,
Brume des brumeuses fontaines,
Qu'il dorme...! en la vase odorante
La source douloureuse pleure
Et le soleil, sombre amaranthe,
Se fane en l'ombre qui l'effleure.
Par l'Amour, 1904