Marie Dauguet

Les foins

Les foins

La tiède lune au bord du ciel monte et sourit.
Vois sur les foins coupés trembler son halo gris;
La nature s'emplit comme une basilique
Du silence embaumé des soirs mélancoliques.

Au chemin de la vie et voilant sa laideur
L'oubli s'étend ainsi que la rosée en pleurs,
L'oubli divin s'étend comme l'herbe fleurie
Déployée en nuage aux pentes des prairies.

Il semble que s'efface et meurt l'humanité,
Tant que le souffle qui sort des lèvres de l'été
Et qui si doucement rôde aussi sur nos lèvres
De tout mesquin désir nous libère et nous sèvre.

La lune à travers l'ombre, et Tel un oiseau blanc,
Suspend toujours plus clair son essor transparent
Et son calme plumage en neige diaphane
Se mêle au flot bleui de l'herbe qui se fane.

Parmi l'odeur des foins, avec des mots secrets
Sourdement murmurés, courent les ruisseaux frais
Où la lune attirée et mystique se penche,
Frôlant à leur miroir errant son aile blanche.

Par l'Amour, 1904



04/08/2012
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