Marie Dauguet

Se dépasser

Se dépasser

 

C'est un soleil blasé et qui n'a plus de flèches

Dans son terne carquois;

Sur le marais cuivreux et que l'ombre caresse

S'abattent en chuchotant des vols sournois.

 

C'est un soleil repu: il a goûté tous les 

Parfums du marécage; aux embruns violets

Des eaux, il a mêlé ses feux aromatiques

Qui doraient les boubiers au fond des moindes criques.

 

C'est un soleil gonflé de brouillard et d'odeur,

Enivré de l'opium humide de la terre,

Où mon coeur, ivre aussi, mélange sa lueur;

Qui mêle son secret stellaire à mon mystère

 

Humain. - Comme je t'appartiens, soir solitaire!

Un animal profond, subtil, revit en nous:

Nous foulons ces vases antiques où tu erres

Encore, vieux vouloir, d'où nous surgissons tous.

 

Je palpe cet effluve aux lointaines richesses

Qui berce quelle âme en puissance et quel instincr?

J'aspire à ce qu'un être admirable paraisse

En moi, dépassant l'homme où nous avons atteint!

 

Ce n'est rien, c'est la vie, 1924



09/03/2013
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