Marie Dauguet

(La cascade frémit...)

Le coffret d’onyx

(La cascade frémit...)

La cascade frémit comme une immense harpe
Et l’écho sourdement répond à son accord:
L’aigle y frôle en passant son triomphant essor,
L’arc-en-ciel avec l’aube y suspend son écharpe.

Le torrent furieux d’un antre obscur s’échappe,
Eclabousse les pins que son flot ronge et mord,
Heurte son cours livide à quelque tronc retors
Pendant échevelé, où la mousse se drape;

Sur la pente escarpée, au bord qu’il ravina,
A cette heure où la lune, effleurant la bruyère,
Accroche un bleu velours au rocher solitaire,

Surgit, fantôme errant que l’amour calcina,
Dont le bras du tombeau a soulevé la pierre,
Appelant son Oscar, la pâle Malvina.

                                                      15 février 1902.

Par l’Amour, 1904.



02/09/2012
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