La folie des parfums
La folie des parfums
Que je les goûte et que j'en meure,
Tel un philtre aphrodisiaque,
Les parfums déments qui m'effleurent
Embrumant les nuiteux cloaques.
Que j'en comprenne le mystère
De cet étourdissant breuvage,
Effluve de Pan solitaire
Dansant par les tourbeux pacages.
O voluptés exténuantes,
Odeurs, qui sont des mains tenaces,
Des souches que l'hiver crevasse
Des champignons aux chairs gluantes.
Comme un Dieu qui m'enlacerait,
Que votre errance me possède,
Plus mythique qu'un chant d'aède
M'enseignant le divin secret.
Les Pastorales, 1908