Marie Dauguet

La halte

Le sens de la vie

 

La halte

 

Comme un cheval cabré que l'on saisit au mors,

Frémissant et rebelle et que l'on brutalise,

Tel, mon coeur violent, je contrains ton essor,

Ma dure volonté âprement te maîtrise.

 

Vers le parc enchanté où pleuvent des cythises,

Où s'envolent des paons frôlant les grappes d'or,

Où le baiser profond ardemment s'éternie

Du Cygne et de Léda mirés à l'eau qui dort,

 

J'arrête ton élan! Brise-toi, misérable

Coeur, et tais-toi, muet ruisseau parmi le sable

Infiltrant son flot noir! - Tu ne l'atteindras pas

 

L'odorante prairie où l'Idéal magique,

Cheveux roux, doigts d'ivoire et verte dalmatique,

Dans la houle des foins vermeils t'ouvre les bras!

 

Par l'Amour, 1904.



17/08/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres