Je voudrais qu'on m'aime
Rayons
Je voudrais qu’on m’aime
Je voudrais qu’on m’aime avec de belles paroles
Palpitantes comme au ciel bleu des banderolles,
Avec des mots qui soient d’un métal précieux:
Des carillons d’argent dans un beffroi pieux;
D’un mystique métal rendant le son d’une âme
Où beaucoup d’infini se trouve emprisonné,
D’un métal fulgurant, la pointe d’une lame
Qui lentement pénètre en mon coeur forcené.
Très-pâle théorie emmy des bouleaux frêles,
Je voudrais écouter des mots comme envolés,
Musique d’ailes d’ange où l’inconnu révèle
Les lointains paradis dont je suis exilé.
Par l’Amour, 1904.