Marie Dauguet

(De lointaines tiédeurs,...)

Printemps

 

(De lointaines tiédeurs,...)

 

De lointaines tiédeurs, errantes mains, caressent,

Moiteur de peau sortant des troncs velus que pressent

Le lierre et les lichens. La volupté confond

 

Les bras humains avec la courbue assouplie

Des bouleaux étirant leur geste qui supplie;

Et mon désir comprend, frémit et leur répond.

 

C'est l'amour qui m'enlace et c'est lui qui m'enfièvre

A travers le vent chaud dont m'étouffe la lèvre;

Je lui ouvre ma chair qui veut et qui consent.

 

La force que j'adore, en la brise aromale

Flotte indiciblement; la sève triomphale

Dans un suprême élan vient se mêler au sang.

 

Unité de la vie: Elle est moi, je suis elle;

Je coule éperdument en sa mer qui ruisselle,

Atôme extasié, sans pensée et qui jouit

 

De n'être plus disjoint du pollen des narcisses,

Ni du cri des oiseaux, ni des sourdes dèlices

Où ce qui doit durer s'aime et s'épanouit.

 

Par l'Amour, 1904.



14/08/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres