Marie Dauguet

La Moisson 1

La Moisson

 

I

 

Il n'est plus d'aube douce et blanche qui se taise,

Mais sous le ciel s'étend un trioimphant décor;

Le soleil de midi heurte ses longs cris d'or

A l'horizon dressant une pourpre falaise.

 

Partout la mer écume et se creuse et se tord,

Aux miroitants glacis, des blés couleur de braise,

Où, presque disparus, noyés dans la fournaise,

Les fauves moissonneurs lancent la faux qui mord;

 

Pendant qu'à l'ombre courte des épis, au bord

D'un sillon, sous un linge, en sa berce rustique,

Gardé par un gros chien, un petit enfant dort,

 

Auprès du pot-de-camp, de la cruche archaïque

Et du fruste bissac en toile qui renferme

Le lard et le pain bis apportés de la ferme.

 

Les Pastorales, 1908



04/11/2012
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