(Midi!...)
Par le bois
(Midi!...)
Midi! Un frelon brusquement passe et boudonne;
La forêt, qui palpite imperceptiblement,
Se tait en la clarté dormeuse de l'automne;
Du silence envolé plane à travers le vent.
Nous dresserons la table en plein air, sous un chêne,
Dans l'herbe fine et l'odeur verte des rameaux,
Et nous nous assiérons à cette ombre qui traîne
Et froisse autour de nous ses bleuâtres lambeaux.
Vois-tu trembler le ciel parmi la nappe rude
Où j'ai posé le pain, la soupe et les fruits mûrs,
Les brimbelles qui sentent bon la solitude;
Voici l'eau fraîche dans la gourde de bois dur.
Ecoute bien! - Ta chienne au bout de ces champs d'orge
A du (dû?) lancer, le lièvre ruse et rentre au bois...
La chasse approche et l'on entend à pleine gorge
Tambelle hurler; garde ton fusil près de toi...
Par l'Amour, 1904