Marie Dauguet

(A l'ombre des alisiers,...)

(A l'ombre des alisiers,...)

 

 

A l'ombre des alisiers,

J'écoute la mouille lascive

Et son cantique à la dérive

Si tendrement psalmodié.

 

Je l'écoute à travers la vase

Le sanglotement jamais las,

Plaintes que vous eûtes, suaves

Livres que l'amour assembla.

 

J'aime l'odeur des herbes rousses,

Fourrure où s'enfoncent mes mains

Et que l'eau fuyante rebrousse

En se frayant de bleus chemins.

 

J'aime l'amertume qui rôde,

Forte et puissante comme un cri,

Des bois que l'automne corrode,

Appel que mes sens ont compris.

 

J'aime me coucher sur la terre

Comme sur un coeur oppressé;

Appuyer mon coeur solitaire

D'immenses désirs harassé;

 

Sentir mon corps ardent se fondre,

Métal dans un creuset dissous,

Nature, en ta langueur profonde,

Près de la mouille aux spasmes doux.

 

Par l'Amour, 1904



11/08/2012
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