(Tant d'ouate...)
(Tant d'ouate...)
Tant d'ouate sanguinolente,
Parmi les marais s'entassant,
Toutes ces odeurs si ferventes
Qu'exhale l'étang croupissant...
Il monte des mauves bourbiers
Où pourrit l'herbe par torchées,
Des parfums comme extasiés
Vers quelles déités cachées?
Des parfums d'un tel idéal
Evocateurs et d'une ivresse
Si pénétrante qu'ils font mal:
Poignard aigu qui vous transperce,
Ou langoureux baiser qui mord.
Quel secret profond balbutie
Par delà l'amour et la mort
La vase où baignent les orties?
Par l'Amour, 1904