Dernier voeu
Cendres et pourpres
Dernier voeu
Sois la pâleur du soir qui s'efface aux lointains,
Le son qui meurt au fond des forêts assoupies,
L'étoile éparpillant ses reflets incerctains
A la face des eaux dont le miroir l'épie.
Sois l'haleine des prés durant la fenaison;
Sois l'aile et sois l'éther; un peu de l'infinie
Langueur qui monte, ainsi qu'une lente oraison
D'amour, du coeur des roses endormies.
Sois le rythme et la loi, la terre et l'air.
Baise l'amour lui-même aux lèvres frémissantes
Du vent, et laisse parmi la vibrante chair
De l'univers, ta chair s'évanouir, fleuve en la mer profonde.
18 juin 1901
A travers le voile, 1902