(Dissonance,...) A la primevère
A la primevère
(Dissonance,...)
Dissonance, accords faux et les rayons aigus
Du soleil perforant l'averse translucide;
Rauque rumeur de bise et la complainte acide
Qu'égrènent les pinsons en triolets têtus.
Tout rit et pleure ensemble, étranges impromptus,
Fins grêlons crépitants à l'horizon livide.
Au ciel froid brusquement qui bleuit ou s'oxyde
S'aiguisent, bistouris, des triolets pointus.
L'étang capricieux obscurément s'azure,
Où se mire le verne à la rouge blessure.
Et, là-haut, tournoyant dans le vent embrumé,
Fauve et hâve désir, s'éternise la buse,
Vers la chanson des nids qui la tente et l'abuse,
Ouvrant son aile maigre et son vol affamé.
A la Primevère
A travers le voile, 1902