Marie Dauguet

(Mouvante yole...) A la prime vère

A la prime vère

 

(Mouvante yole...)

 

Mouvante yole,

Pâle viole

Qui détone,

Si languissamment monotone;

 

Vent sous les aulnes,

Lilas et jaunes,

Voix qui penche

Au roulis mou de chaque branche;

 

Murmure aux urnes,

Si taciturnes

Qu'ont les cendres,

Qu'à peine le coeur peut surprendre.

Au bord de l'âme

Un peu de flamme,

Mais sans joie, 

Noyé en l'ombre qui poudroie.

 

La cornemuse

S'entourne et muse,

Et miaule

La chouette au tronc d'un vieux saule.

 

L'instant se pleure,

L'heure après l'heure

Coule, en sorte

Qu'il n'existe rien à ta porte.

 

Pleure ou te moque,

Coeur équivoque,

En dérive

Vers l'inconnu de quelle rive?

 

 

A la primevère

A travers le voile, 1902

 

 



14/03/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres