Il Palazzo d'Agostini
Il Palazzo d'Agostini
Une paix infrangible, au bord des calmes eaux,
Où troublement se mire à la fange des rives
De l'Arno - étageant ses bizarres ogives,
Ses modillons brodés - l'antique palazzo.
La chambre qui m'accueille a la voûte en berceau,
Un ancien mobilier sobrement l'enjolive,
La moustiquaire étend son transparent réseau
Aux plis duquel s'endort une clarté chétive.
Quelle sérénité envahit et repose!
Parmi trop de parfums, parmi trop de rayons,
Plus un désir de vivre ardemment qui s'impose;
Et tout besoin d'efforts ou de rebellions
S'engourdit et je sens combien l'heure a d'attraits
Qu'on sait mourir un peu pour mieux renaître après.
Dans "Pise"
Clartés, 1907.