L'Amour et l'Aegypan
Rayons
L'Amour et l'Aegypan
Sous le fouillis bleu des ramures,
L’ombre s’épand,
Ivre encore du jus noir des mures,
Un Aegypan
Avec un petit Amour lutte,,
Comme en avant.
Oubliant son thyrse et sa flûte.
Cheveux au vent.
Le petit Amour rit et joue,
Comme un enfant,
L’Aegypan piaffe et s’ébroue,
Ainsi qu’un faon.
Tous deux roulent dans les pervenches,
Flanc contre flanc,
Poursuivant de vaines revanches
Et s’essouflant.
Voyons, l’Aegypan, que te semble,
Toi l’Aegypan,
Et toi l’Amour, tous deux ensemble,
Vous écharpant,
Ne luttez plus, mais sur la bouche,
Tout en dépend,
Bausez-vous bien, et sur la bouche,
Tout en dépend.
Toi, l’Idéal, toi, la nature,
D’un même élan
Etreignez-vous, que cela dure
Quelque mille ans.
Dans le soir bleu ni cri ni lutte
Dorénavant,
Mais des chants de sistre et de flûte
S’entremêlant.
Par l’Amour, 1904.