(L'odorante paix...) En Messidor
En Messidor
(L'odorante paix...)
Pour Henri.
Nul bruit, la paix profonde et chaude de midi:
Au bout des champs d'ajoncs, d'acier sur l'or des sables,
La mer s'est tue. A peine un mumure assourdi
Palpite imperceptible aux feuilles des érables.
La maison de granit, qui luit comme du sel,
Rêve, les volets clos, sous son lourd toit de chaume;
Rien qu'un branle de rouet dans la cuisine, auquel
Font écho les fredons du rucher. - Tout embaume,
Le jasmin de la porte et les fruits du verger,
Les roses effeuillant parmi l'herbe fauchée,
Les brugnons mûrissant au long des espaliers
Et, dans un coin, la menthe et l'anis par torchées.
En Messidor
A travers le voile, 1902