Marie Dauguet

(L'odorante paix...) En Messidor

En Messidor

 

(L'odorante paix...) 

 

Pour Henri.

 

Nul bruit, la paix profonde et chaude de midi:

Au bout des champs d'ajoncs, d'acier sur l'or des sables,

La mer s'est tue. A peine un mumure assourdi

Palpite imperceptible aux feuilles des érables.

 

La maison de granit, qui luit comme du sel,

Rêve, les volets clos, sous son lourd toit de chaume;

Rien qu'un branle de rouet dans la cuisine, auquel

Font écho les fredons du rucher. - Tout embaume,

 

Le jasmin de la porte et les fruits du verger,

Les roses effeuillant parmi l'herbe fauchée,

Les brugnons mûrissant au long des espaliers

Et, dans un coin, la menthe et l'anis par torchées.

 

En Messidor

A travers le voile, 1902



14/03/2013
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