Marie Dauguet

L'ombre d'argent

L'ombre d'argent

 

L'ombre d'argent m'entoure et vogue et se dilate,

Où mes regards heureux soudain s'épanouissent

Comme les astres doux qui dans les cieux fleurissent

Au vent mélodieux poursuivant sa cantate.

 

Entre deux nues, la lune offre son blanc calice,

Un nébuleux pollen s'échappe des stigmates

Et glisse. Sur mon coeur de pâles aromates

Descendent... merveilleuse et suprême blandice...

 

L'au delà transparaît sous le réel usé;

J'ai dépassé mes sens... enfin divinisé

Et m'enfonce en la nuit ouvrant son vaste abîme.

 

O nuit libère-nous. Hors du cachot charnel,

Que par toi, nous flottions comme un parfum d'autel,

O solennelle nuit... ô nuit sérénissime!

 

Les Pastorales, 1908.



12/11/2012
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