La lune au langoureux visage
La lune au langoureux visage
La lune au langoureux visage,
Dans un grand péplos onduleux,
Sous les peupliers d'argent bleu,
A l'insensible babillage,
Descend vers le candide étang,
Où semblent s'effeuiller des lis;
La lune y plonge un pied pâli,
Qu'inonde le flot miroitant.
Les roseaux penchants se complaisent
A de tendres chuchotements,
Puis tous ensuite évidemment
Epeurés, rigides, se taisent.
Les peupliers aussi ne disent
Plus rien du tout... silence dense...
Seulement sur l'eau qu'elle brise,
La lune muette qui danse.
Les Pastorales, 1908.