(Le soir à l'odeur fauve...) A la primevère
A la primevère
(Le soir à l'odeur fauve...)
Le soir à l'odeur fauve et rose
Comble d'or les sentiers mouillés,
Et c'est la mort de toute prose
Sous les vieux ormes dépouillés.
Cette rigidité, le hêtre,
A des soupirs d'adolescent
Vers la langueur qui le pénètre,
Dardant ses bras effervescents.
Quelle est la flûte traversière,
Aux bucoliques raucités,
Qui mêle aux parfums du lierre
Sa fascinante alacrité?
Quelle est la promesse inconnue
Qu'on croit saisir à l'envol roux
Des feuilles sur la terre nue?
Quel rire luit au vert des houx?
A la primevère
A travers le voile, 1902