Le tombeau
Le sens de la vie
Le tombeau
Le silence des sons, des lignes, des couleurs
S'est fait intensément, plus de folles lumières,
D'arcs-en-ciels en marge des rivières
Brouillant parmi les jonces leurs bleuâtres pâleurs.
Telle la vanité des couchants de cinabre,
Dont l'ultime reflet nous blesse comme un heurt,
Eteint par les marais son feu qui se délabre
Et trébuche et s'efface, - ô mon âme tu meurs!
La splendeur a décru dans l'ombre des vallées
Du jour insatiable et comblé de tourment
Et la terre s'étend pareille au mausolée
Où Juliette repose aux bras de son amant.
Par l'Amour, 1904.