Pastel
Frissons
Pastel
Sable, cailloux, genêts, fenouil,
Voici la crête ardente et maigre,
Avec un vieil arbre en vérrouil
A travers le ciel d'un rouge aigre.
O mon âme, il fait dur et sec,
Un vent d'angoisse et de détresse
Siffle. Nul accord de rebec;
Les fleurs sont mortes de tristesse,
L'heure où dans sa noire chaumière
Presqu'effondrée au bord de l'eau,
Quelque incertaine filandière
Tourne un invisible fuseau;
L'heure des chansons ambiguës,
Baisers cyniques, serments faux,
Où la mort d'une pierre aiguë
Sournoisement rebat sa faux.
Par l'Amour, 1904.