Marie Dauguet

Les purins noirs

Les purins noirs


Les purins noirs chamarrés d'or

Les purins noirs chamarrés d'or,

Cernent de somptueux reflets

La ferme trapue qui dort

Sous ses lourds tilleuls violets.

La porte entrouverte, l'étable

Ardente pesamment parfume

L'air du soir. Un lis adorable,

Un grand lis élancé consume

Son coeur, au bord de la croisée,

Près du fumier évaporant

Sa buée...La vitre irisée

Chatoie, teintée d'un bleu mourant.

 

Les Pastorales, 1908

L'anis, le souci, les troènes

Embaument l'âme de la nuit

Et la lune baigne incertaine

Ses pieds frileux à l'eau du puits.



30/10/2012
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