Les purins noirs
Les purins noirs
Les purins noirs chamarrés d'or
Les purins noirs chamarrés d'or,
Cernent de somptueux reflets
La ferme trapue qui dort
Sous ses lourds tilleuls violets.
La porte entrouverte, l'étable
Ardente pesamment parfume
L'air du soir. Un lis adorable,
Un grand lis élancé consume
Son coeur, au bord de la croisée,
Près du fumier évaporant
Sa buée...La vitre irisée
Chatoie, teintée d'un bleu mourant.
Les Pastorales, 1908
L'anis, le souci, les troènes
Embaument l'âme de la nuit
Et la lune baigne incertaine
Ses pieds frileux à l'eau du puits.