Marie Dauguet

(Tous les chagrins...) Brumaire

Brumaire

 

(Tous les chagrins...)

 

Tous les chagrins, ces mélopées

Que novembre exhale et qui sont

De sa moiteur enveloppées,

Au ras des jachères s'en vont.

 

Le cortège enfroqué défaille

A l'heure où le jour moribond

Avec le fouillis des broussailles

Insensiblement se confond.

 

Au bord des forêts embuées,

Des fantômes, les bras en croix,

Font signe à travers la nuée

Aux grands vols qui cinglent tout droit.

 

Plus rien de vivant, le rivage

Dort en son morne isolement,

Plus rien que le souffle sauvage

Du bois qui pleure obscurément.

 

Berceau pour toute lassitude

Et repos pour tous les fardeaux

Que ta douceur, ô solitude,

Large ouverte comme un tombeau.

 

2 novembre 1900



18/03/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres